Au Canada, pour l'instant, voyager nécessite un 14 jours d'isolement lors du retour au pays. Quand on regarde le temps d'une vie, 14 jours semblent peu, même presque des vacances forcées. J'avais le même feeling en partant vers Paris... « Deux semaines, ça va passer si vite! » Eh bien, je me trompais. 14 jours, c'est aussi 288 heures complètement seul avec soi-même. Ma première quarantaine en août était dans mon tout nouveau chez moi, sur la Rive-Sud. Ce qui me manquait le plus, c'était la liberté d'être à l'extérieur et changer d'air.
En septembre, pour ma 2e quarantaine, j'ai décidé de m'évader dans un chalet, à Saint-Damien, pour explorer et me connecter avec la nature. On ne peut pas se cacher qu'aujourd'hui, le niveau de performance et de surpassement est extrêmement élevé. Que ce soit pour accomplir plus, avoir plus de likes sur les réseaux sociaux, être meilleur qu'hier ou encore générer plus d'argent, les attentes sont très hautes dans la société de nos jours.
Je fais partie de ceux qui n'arrêtent jamais, de ceux qui poussent la limite des résultats demandés encore plus loin. Je suis convaincu que certains d'entre vous se reconnaissent. Le surpassement de soi n'a pas d'âge et fait partie de notre quotidien à chaque coin de rue. Pour ma part, le dépassement de mes objectifs de carrière vient aussi avec une forme d'anxiété. Je ne dirais pas de l'anxiété qui m'empêche de fonctionner, mais plus récemment, de l'anxiété qui se manifeste physiquement avec des chaleurs et de l'inconfort. Ce qui m'a amené à beaucoup me questionner et à devoir trouver des solutions concrètes. Et quoi de mieux que 14 jours, seul, dans la nature, pour réfléchir.
Je voudrais vous écrire un texte scientifique avec des solutions incroyables, mais la réponse est bien simple et se traduit avec l'ÉCOUTE : l’écoute de soi-même en prenant des actions concrètes. J'ai observé que l'écoute de soi-même à travers de petits gestes au quotidien venait changer mes journées en entier.
Nous avons tous des vies très chargées pour plusieurs raisons et c'est en vivant l'extrême, soit d'avoir trop de temps à ne rien faire pendant deux semaines, que j'ai pu ralentir et faire une rétrospection. Quand il est question de ta santé mentale ou physique, la fameuse phrase «je vais le faire demain » devient une des plus dangereuses. Mon corps est mon plus grand et important outil de travail et souvent, je me trouvais à repousser à plus tard mes étirements lorsque j'avais des tensions ou simplement de rouler une balle à massage en écoutant la télévision et ce « plus tard » devenait «jamais».
Un autre exemple pourrait être à l'écoute d'un sentiment d'inconfort face à une situation ou une discussion, mais pousser à plus tard de faire face à cette émotion. Tu porteras donc avec toi ce sentiment malsain à travers le reste de ta journée et cela se transformera inévitablement en anxiété ou aura des répercussions dans ton humeur. Je travaille et j'apprends à écouter les petits besoins du quotidien et prendre les actions immédiates pour rester équilibré. Je ne parle pas ici de ne pas remettre à demain un courriel ou une tâche ménagère, mais plutôt de faire face à soi-même dans le moment présent et de se poser les bonnes questions. C'est important d'arrêter l'instant d'une minute pour mieux se comprendre et mieux avancer par la suite. On a souvent l'impression que le temps joue contre nous, mais en fait, c'est à nous de prendre les minutes nécessaires dans la journée pour combler nos besoins de bien-être.
Voilà ma pensée pour aujourd'hui. Apprenez à vous écouter autant qu'on apprend à écouter les autres. C'est important et primordial.
Crédit photo : Alex Francoeur
Par Alex Francoeur |