C'est pour quand les pointes?

Auteure : Dominique Turcotte, Licentiate CC-CICB

Il n'y a pas de réponse facile à cette question, car cela dépend de plusieurs facteurs concernant l'âge, le développement physique et le niveau de performance technique de l'élève. Par ailleurs, le professeur doit considérer l’anatomie des pieds et des chevilles, car bien que ce soit plutôt rare, certaines personnes à l'arche ou au cou-de-pied très limité ne devraient pas faire de pointes. Puisque chaque cas est différent et que chaque élève évolue à son propre rythme, la décision de lui permettre d'accéder aux pointes doit être prise sur une base individuelle.

Ceci dit, les balises suivantes font consensus dans le milieu professionnel de l'enseignement de la danse classique :

1. Pas avant l'âge de onze ou douze ans, car les os du pied ne sont pas encore suffisamment durcis, et une pratique prématurée peut causer des dommages permanents aux os ainsi qu'à la structure musculaire du corps en entier.

2. Après un minimum de trois années de formation technique soutenue, sans compter les années « préparatoires » avant l'âge de 8 ans, et uniquement lorsque l'élève fait preuve d'un bon contrôle de l'alignement, de l'en-dehors et du travail sur demi-pointes.

3. Lorsque le corps a acquis suffisamment de force physique, principalement au niveau des pieds, des chevilles, des jambes et du tronc.

Enfin, l'élève récréatif adolescent ou adulte peut également accéder aux pointes, en respectant les balises concernant la force physique et le niveau de performance technique. Quel que soit l’âge auquel on chausse ses premières pointes, « l’aventure » de danser sur pointes peut s’avérer une étape très enrichissante lorsque le corps est techniquement et physiquement prêt. Dans le cas contraire, l’élève pourrait se blesser ou même vivre un désagréable traumatisme. 

Petit guide d’achat

Pour l’élève qui débute les pointes ou qui danse dans un contexte de loisir, il peut être difficile de trouver des pointes qui conviennent à ses pieds et qui possèdent le juste équilibre entre rigidité et malléabilité. Bien sûr, il faut considérer la longueur et la largeur, mais les pointes sont également fabriquées avec différentes formes de boîtiers, longueurs de semelles, hauteurs d’empeigne (devanture du boîtier) et degrés de rigidité.

En général, l’élève qui débute les pointes aura besoin de chaussons moins rigides qui lui permettront de bien monter au sommet de la plateforme, c’est-à-dire « sur pointes ». Lors de la visite en boutique pour acheter ses pointes, il est important de porter ses collants de danse ainsi que tout écarteur d’orteils ou coussinet permis ou requis. Et s’il ne s’agit pas d’un premier achat, il est recommandé d’apporter en magasin ses anciennes pointes.

Attention ! N’ACHETEZ JAMAIS des pointes trop grandes en prévision de la croissance, car le confort et la qualité du travail seront compromis.

Voici quelques points à valider lors de l’essayage des pointes en magasin 

À plat dans les pointes - les pieds sont légèrement serrés, mais ni déformés, ni comprimés au point d’entraver la circulation. Les orteils ne sont ni recroquevillés, ni superposés. Le boîtier épouse bien le dessus du pied, et l’arrière couvre bien le talon.

En demi plié, les pieds en 1re position - le satin sur la face interne des pointes est bien lisse. On peut y glisser le bout d’un doigt, sans quoi la pointe pourrait être trop courte ou trop étroite. Par contre, si on peut passer plus d’un doigt, la pointe est trop longue et/ou trop large.

Attention – en demi-plié, le pied prend naturellement de l’expansion et il est normal que le bout des orteils soit en léger contact avec la plateforme de la pointe. Les orteils doivent toutefois pouvoir demeurer allongés.

Vu de face, sur pointes, les pieds en 6e position - le pied est bien centré et l’empeigne symétrique. Le boîtier ne plisse pas.

Vu de dos, sur pointes, les pieds en 6e position - la semelle est bien centrée et ne dépasse pas le talon du pied. On peut replier l’arrière de la pointe pour mieux constater ces deux critères.

Vu de face, sur pointes, les pieds en 1re position - le boîtier soutient bien le pied et les orteils ne calent pas au fond. Le talon de la pointe est bien ajusté et ne poche pas (ou très peu…). L’élève est capable de bien monter au centre de la plateforme.

Quelques autres considérations

Lorsque l’arche du pied et le cou-de-pied sont moins développés, l’élève aura plus de difficulté à monter sur pointes. Une empeigne plus basse, une semelle trois-quarts et une fabrication plus souple sont alors indiqués. L’élève aux pieds très arqués ou hyper-mobiles aura plutôt besoin d’une empeigne plus haute, d’une semelle pleine longueur et d’un boîtier plus rigide pour éviter de passer « par-dessus » ses pointes.

Quoiqu’il existe souvent de petites différences entre les deux pieds, il est habituellement possible de trouver une paire de pointes qui convienne. Par contre, lorsque cette différence est plus significative, il est nécessaire d’acheter deux paires de grandeur différente. Il s’agit d’un gros investissement sur le coup, mais qui durera le double du temps. Dans tous les cas, n’oubliez pas de faire vérifier les nouvelles pointes par le professeur avant de les porter ou de coudre les rubans et élastiques.

Pour connaître les écoles de danse qui offrent ce style, rendez vous sur le répertoire.