Auteure : Mélanie Boiliveau
Qui n’a pas connu des lendemains d’entraînement un peu douloureux? Au réveil, les muscles sont endoloris et tendus. On semble avoir moins de mobilité dans les articulations et certains mouvements du quotidien deviennent désagréables pendant quelques jours. Ce sont ces fameuses courbatures. Un phénomène courant, mais assez méconnu, même si beaucoup de théories populaires circulent sur leurs causes et les traitements possibles. Voici donc un petit point explicatif pour savoir comment réagir en cas de courbatures.
Les courbatures peuvent survenir aussi bien chez les sportifs réguliers que chez les personnes qui reprennent une activité physique. Ce sont des douleurs musculaires diffuses qui apparaissent entre 12 et 72 h après un effort intense ou inhabituel. Elles disparaissent progressivement dans les deux à cinq jours suivants. Ces lésions résultent de contractions musculaires répétées et/ou intenses. Ces microtraumatismes déclenchent des réactions inflammatoires bénignes, mais toutefois indispensables à la réparation musculaire. C'est ce qui crée la sensation d'avoir les muscles tendus.
1. «L’acide lactique est responsable des courbatures!»
Faux! Ce n’est pas la présence d’acide lactique qui cause les courbatures. Lors d’une activité physique modérée, le corps produit de l’énergie par une réaction chimique qui implique de l’oxygène (aérobie). Quand l’effort est intense au point où l’oxygène n’est plus suffisant pour fournir toute l’énergie nécessaire, le corps crée de l’énergie autrement (anaérobie). Dans ce cas, la réaction produit de l’acide lactique. Ce dernier est bien responsable des douleurs et des brûlures musculaires pendant l’effort, mais il est éliminé au bout d’une heure maximum après l’arrêt de l’exercice, autrement dit, bien avant l’apparition des courbatures.
2. «La douleur signifie que l’entraînement était efficace...»
C'est également faux! Vous pouvez très bien travailler en profondeur et gagner en force musculaire sans avoir à subir de douleurs musculaires après chaque entraînement. D’ailleurs, des niveaux élevés de douleur pourraient s'avérer dangereux. Si vous dépassez la capacité de votre muscle à outrance, cela compromet la bonne réparation de vos tissus.
3. «Les étirements permettent d’éviter les courbatures!»
Les étirements en fin de classe sont bénéfiques pour un certain nombre de raisons : meilleure circulation sanguine, mobilité accrue au quotidien, réduction des tensions musculaires liées au stress, etc. Par contre, ils ne préviennent pas l’apparition des courbatures. D’ailleurs, beaucoup d’autres théories circulent sur les moyens d’enlever les courbatures : l’hydratation, les massages, les bains chauds ou au contraire la cryothérapie. Si tout cela a effectivement des bienfaits sur le bien-être physique, on ne peut pas pour autant parler d'un traitement concluant contre les courbatures. Seul le temps peut effectivement faire disparaître ces sensations douloureuses.
La prévention reste l’outil le plus efficace pour éviter les courbatures. Pour commencer, il s’agit de bien préparer votre corps et vos muscles à l’entraînement. La phase d’échauffement – qu’on veut trop souvent faire passer à la trappe – est vraiment importante. En danse, il est courant de voir les danseurs se préparer pour la classe en s’étirant. Ce n’est pas un échauffement! Une bonne préparation consiste à faire augmenter le rythme cardiaque de façon à alimenter les muscles en oxygène et ainsi les préparer à fournir un effort. Il s’agit donc de se mettre en mouvement tranquillement en insistant sur les muscles et les types de mouvement prévus dans la classe de danse selon le style de danse. Il est aussi recommandé de respecter son corps : relever des défis, oui, mais en respectant ses capacités physiques. Par ailleurs, si vous reprenez la danse ou commencez une nouvelle activité, ne sautez pas les étapes et entraînez-vous de façon progressive. Votre corps vous en remerciera!