En mars dernier, je vous annonçais un marathon que nous aurions à traverser ensemble. Il s'avère que cette épreuve s'est transformée en un ultra-marathon pour lequel personne ne s'était préparé et dont on ne connaît encore pas la longueur.
Vision, humeur et actions vis-à-vis cette situation sans précédent et fort préoccupante pour notre secteur.
À la rentrée de septembre, j'ai vu dans les yeux des directions d'écoles de danse une résilience et une grande capacité d'adaptation. Tous ont fait le nécessaire pour retrouver les élèves en classe de façon sécuritaire, et ce, même si cela représentait un investissement important et une grande adaptation de nos façons d'enseigner, avouons-le. Le mouvement de solidarité était omniprésent, vous vous êtes tous mobilisés pour éviter qu'il n'y ait d'éclosion dans notre milieu.
Du côté du RED, nous étions de tous les fronts pour tenter de trouver des réponses à vos questions et nous assurer que votre reprise serait adéquate aux yeux du gouvernement. Sans exagérer, nous pouvons comparer notre quête quotidienne aux 12 travaux d'Astérix!
Les danses avec partenaires ont été les premières à souffrir d'une grande injustice dès le début de septembre, lorsque des aménagements ont été permis pour les sports de combat pratiqués avec des partenaires provenant d'une autre adresse, mais refusés pour la danse. Quelle logique y a-t-il de pouvoir combattre avec des étrangers, mais à ne pas pouvoir danser avec un partenaire de longue date qui n'habite pas à la même adresse? Aucune.
Le RED s'est emparé de ce dossier qu'il a su mener jusqu'à la sous-ministre de la Culture et des Communications. Nous y étions presque!
Puis, est arrivée la 2e vague...
La 2e vague, avec les fermetures imposées en zone rouge pour le mois d’octobre et maintenant prolongées jusqu’à la fin novembre, est venue tout chambouler le travail amorcé.
Puis, la perte d’une 2e session pour toutes les écoles de danse serait lourde de conséquences, nous le savions. L’équipe du RED était aux premières loges pour vous voir affronter la pire tempête qui soit, encore pire que celle de mars. Pourquoi nous et pas « eux »? Quelle logique dans cette décision? Que de questions et tant d’incompréhensions, autant pour vous que pour nous ! Et les cours en Zoom, nous en sommes conscients, ne peuvent être une solution acceptable à long terme.
Encore une fois, le RED s’est relevé les manches et est retourné en quête de réponses dans les dédales complexes de l’appareil gouvernemental, cette fois avec les médias en appui. Parler avec le gouvernement, c’est lent. Trop lent pour certains d’entre vous, usés par la fatigue, la colère, le découragement et l’incompréhension. Nous le comprenons. Nous comprenons aussi que chaque journée qui passe sans vos élèves et sans aide financière est une journée de trop qui met votre entreprise en péril. Nous en sommes excessivement conscients.
Or, plus que jamais, nous avons besoin de vous unis. Nous avons besoin de cette solidarité qui nous porte depuis le début et qui a permis de faire parler de nous au gouvernement, dans les médias et dans les médias sociaux. Depuis le début de la pandémie, les écoles de danse sont souvent citées en exemple pour leurs actions concertées. Nous devons continuer de travailler ensemble et de transmettre le même message.
Récemment, nous avons obtenu l’accès pour les écoles privées aux mesures d’urgence pour les petites et moyennes entreprises du ministère de l’Économie et de l’Innovation, un premier pas vers la reconnaissance des grands besoins financiers de notre secteur. Le travail ne s’arrête pas là pour autant!
Une proche collaboratrice du RED et amie, madame Lynn Simonson, publiait récemment sur sa page Facebook une citation de Yoda, grand maître dans Star Wars. Sans être moi-même une adepte de ces films, je dois admettre que cette citation tombe à point :
Many many long slow breaths, you today, try
(Traduction libre : Beaucoup, beaucoup de longues respirations lentes, toi aujourd’hui, essaie).
Il est tout à fait vrai que notre secteur vit son lot d’injustices et d’incompréhensions.
Il est tout à fait normal d’être épuisé et d’avoir parfois envie de jeter l’éponge.
Il est tout à fait justifié de ressentir de la colère et du désespoir à certains moments. Ce serait de mentir que de dire qu’il ne nous arrive pas, au RED, de le ressentir aussi.
Mais ce n’est pas le temps de lâcher.
Comme le propose Yoda, je vous invite à vous ramener à l’essentiel. Quelle est votre raison d’être pour laquelle vous avez envie de continuer à aller de l’avant? Dans les circonstances d’une pandémie où l’on n’a aucun contrôle sur les règles et les mesures, que pouvez-vous être et faire pour votre clientèle? Pour maintenir en vie la flamme qui vous anime dans cette passion d’enseigner la danse?
Au RED, notre raison d’être qui nous motive, c’est vous! Nous continuons de travailler pour le secteur avec toute l’énergie et le dévouement nécessaires, en collaboration avec chacun d’entre vous.
Notre équipe et le comité C-19 du RED sont mobilisés et travaillent quotidiennement d’arrache-pied dans un seul objectif : la survie de notre secteur et le retour en classe avec nos élèves, et ce, pour tous les genres de danse.
La fin de cette course peut sembler loin et incertaine, mais ce qui est sûr, c’est que vos élèves ont besoin de vous et que nous pouvons compter les uns sur les autres.
Continuons, ensemble.
#ecolesdedansesolidaires
Par Véronique Clément |