December 02 2023
Récemment, le Réseau d’enseignement de la danse a investigué auprès de ses membres, par le biais d’un sondage à remplir de façon anonyme et traité en toute confidentialité, afin de connaître l’état le plus exhaustif de la situation de chaque école, voire du secteur de l'enseignement de la danse.
Nous avons comptabilisé 51 répondants pour la période du 18 au 22 janvier 2021. Nous l’avions prédit et les résultats vont en ce sens : la pérennité des écoles et studios de danse du Québec décline à une vitesse fulgurante.
En effet, selon les données récoltées lors de notre enquête, celles-ci démontrent une baisse drastique des inscriptions pour la présente session hivernale. Les propriétaires d’écoles ont perdu près de 59,4 % de leur clientèle depuis le passage en zone rouge et 70 % de leur clientèle par rapport à l’année dernière à pareille date. En plus de subir des demandes de remboursement et de crédit (32 334 $ au total, depuis le mois de mars 2020) qui affectent également leurs chiffres d’affaires. D’ailleurs, le chiffre d’affaires a diminué de 52,3 %, ce qui constitue une perte de 133 468 $, en moyenne.
De plus, près de 50 % des enseignants(es) ont perdu leur emploi depuis le tout début de la crise – qui tend à perdurer quelques mois encore. Évidemment, ce terrible constat nous fait craindre le pire : une perte d'expertise pour le secteur de l’enseignement de la danse récréatif et compétitif, en plus d'affecter la santé mentale et la situation financière déjà précaire des gens du milieu.
Bien que plusieurs subventions offertes par les gouvernements absorbent une partie des pertes financières de certaines écoles en leur permettant de poursuivre leurs opérations, il n’en demeure pas moins que l’aide financière octroyée comporte son lot de désagréments, notamment celui du remboursement. À ce jour, il est possible de comptabiliser un endettement de plus de 60 000 $ par studio. Une somme plutôt importante, vu l’incertitude qui émane pour les mois à venir.
Alors que le portrait de la situation actuelle était passablement prévisible, vu les statistiques éloquentes concernant l’augmentation des cas de COVID-19, et évidemment, les annonces des instances gouvernementales qui allaient en ce sens, voire qu’elles ne laissaient pas présager des mesures allégées pour l’hiver à venir, comment les propriétaires d’écoles de danse ont dû faire face à ce chaos déroutant?
On dénombre près de 37 % des studios qui ont préféré reporter la session hivernale, dont 19 % qui ont fermé définitivement leurs portes, chiffre inquiétant pour l’avenir du secteur. Ceux qui ont continué malgré tout réussissent à rassembler près de 54 % de leurs élèves inscrits aux cours virtuels, ce qui constitue un taux d’absentéisme frôlant 1 personne sur 2. La motivation et la participation sont, elles aussi, en décroissance.
D’autres écoles, quant à elles, ont revu leur façon de procéder en offrant des sessions écourtées de 4 semaines. Certaines ont même proposé des thématiques ou ont invité des artistes de renoms issus du milieu de la danse afin de susciter un intérêt continu, et qui sait, générer un nouveau concept prometteur et durable pour les prochains mois.
Mais qu’adviendra-t-il réellement des écoles de danse, si les gestionnaires et les enseignants ne sont plus dans le coup?
La triste réalité relevée par notre sondage démontre une détresse palpable et plutôt inquiétante. En effet, le résultat est assez révélateur : près de 60 % des propriétaires d’écoles et de studios vivent un stress chronique de modéré à élevé, allant jusqu'à l'anxiété et la dépression. Les répercussions troublantes et alarmantes de la pandémie affectent toute la communauté de la danse, et les besoins évidents liés à la santé mentale sont donc devenus primordiaux pour l’équipe du RED.
Ainsi est né Le Phare.
Il s’agit d’un programme créé expressément pour soutenir les directions d’écoles de danse du Québec, et ce, à différents niveaux. Par le biais d’un calendrier offrant des formations et des conférences aux sujets variés, allant de l’appui lors des démarches financières, à des rencontres de coaching en neurosciences appliquées et psychologiques, ainsi qu’à des moments inspirants avec des invités de notoriété, nous souhaitons apaiser les maux et les stresseurs des gestionnaires d’écoles de danse.
Bien que ce tout nouveau programme puisse soulager temporairement les directions d’écoles de danse, il n’en demeure pas moins que leur santé financière et mentale est grandement affectée, et la communauté entière pourra difficilement continuer ses activités, sans savoir sur quoi, sur qui s’accrocher.
Le secteur de l’enseignement de la danse récréatif et compétitif est, sans équivoque, sous respirateur artificiel.